Une belle merde est sous ma fenêtre,
Je porte un chapeau et des chaussettes en laine,
Je me sens mal, ça m'agasse de boire de la bière.

Comment me séparer de cette tristesse ?
A votre avis, les jours sont-ils ensoleillés ?
Mes mains et mes pieds ont froid et je ne sais pas où m'asseoir.

Ce temps ressemble à la nuit,
J'ai envie de me foutre dans un bain chaud,
C'est peut être ça qui m'aidera à me séparer de cette tristesse
A votre avis les jours sont ils ensoleillés ?

Je suis écrasé par le temps, je suis malade et je dors.
Et parfois j'ai l'impression que ce temps est pour toujours,
Il reste si longtemps ! Je le supporte à peine.
Mais peut-être ce texte m'aidera à me séparer de cette tristesse.
A votre avis les jours sont-ils ensoleillés ?


Un texte sans mots et sans rêve,
Tout a son temps, l'hiver et le printemps,
A chaque étoile, son morceau de ciel,
A chaque mer, sa goutte de pluie,
A chaque pomme, une place où tomber,
A chaque voleur, la possibilité de voler,
A chaque chien, un bâton et un os,
A chaque loup, les dents et la rage.

Et encore derrière la fenêtre il fait jour,
Et je dois recommencer un nouveau combat.
Je sens en fermant les yeux,
Que tout le monde recommence tout ça.
Si il y a un troupeau, il doit y avoir un gardien,
Si il y a un corps, il doit y avoir une âme,
Si il y a un pas, il doit y avoir une trace,
Si il y a une ombre, il doit y avoir une lumière.

Est-ce que tu veux changer ce monde,
Pourrais-tu accepter tout ça ?


Ma place est à gauche et je dois y rester,
Je ne comprends pas pourquoi j'ai aussi froid.
Je ne connais pas mon voisin
Pourtant ça fait un an qu'il est là
On se noie même si l'on sait pourquoi.
Et chacun regarde avec l'espoir le plafond
Le bus va à l'Est.

On est tous frères entre nous
Et on avance, je ne sais pas où et pourquoi.
Mon voisin ne peut plus, il veut s'évader,
Il ne peut pas sans connaître le chemin
Et là, on imagine notre destin
Dans ce bus qui va à l'Est.

Dans la cabine il n'y a pas de chauffeur,
Mais le bus avance,
Son moteur est rouillé mais nous avançons quand même,
On est assis sans respirer et on regarde là-bas
Là où en une seconde on a cru voir une étoile
On ne dit rien, mais on le sait qu'il nous a aidés,
Ce bus qui va à l'Est.


Attends, ne t'en va pas !
On attendait l'été : l'hiver est là.
On entrait dans les maisons
Mais il y neigeait,
On attendait le lendemain,
Chaque jour on attend le demain.
On cache nos yeux derrière les rideaux…

Dans nos yeux : le cris " Avance ! "
Dans nos yeux : l'échos " Arrête ! "
Dans nos yeux : la naissance du jour
Et la mort du feu.

Dans nos yeux : la nuit étoilée,
Dans nos yeux : le paradis perdu,
Dans nos yeux : la porte fermée,
Qu'est ce que tu veux ? choisis !

On avait soif, il n'y avait pas d'eau,
On voulait de la lumière, il n'y avait pas d'étoile,
On sortait sous la pluie
Et on buvait dans les flaques d'eau,
On voulait chanter, on n'avait pas de mots,
On voulait dormir, on n'avait pas de rêves,
On portait le deuil : l'orchestre jouait


Depuis ce matin il pleut, il pleuvra
Hier, aujourd'hui et demain
Mes poches sont vides et la montre indique
Qu'il est six heures trois
Je n'ai pas de feu et rien a fumer
Et à la fenêtre connue
Il n'y a pas de lumière
J'ai du temps, pas d'argent
Et je ne peux aller nulle part
Tout le monde est disparu quelque part
Je me suis retrouvée toute seule par hasard
J'ai soif et j'ai envie de manger
Je veux tout simplement me poser.


La neige est blanche, la glace est grise
Sur cette terre gercée.
Couverture en patchwork,
La ville s'étouffe
Dans un nœud de routes tracées.
Et les nuages passent
Ils cachent la lumière du ciel,
Le rideau de fumée s'étend
Au-dessus de cette ville lasse.
Qui a deux mille ans
Vécu sous la lumière de l'Etoile
Qu'on appelle le Soleil
Et on sait, c'était toujours pareil.

Depuis deux mille ans c'est la guerre
La guerre sans raisins solides
La guerre c'est l'affaire des jeunes,
Un remède contre les rides.
Le sang coule partout, il est rouge,
Dans une heure, c'est tout simplement la terre,
Où l'herbe et les fleurs poussent,
Et à nouveau, elle vit, elle est douce
Réchauffée par les rayons de l'Etoile
Qu'on appelle le Soleil
Et on sait, c'était toujours pareil.

Celui qui vit d'après ces lois
Il mourra jeune
Sans se souvenir des mots da et niet,
Ni des grades, ni des noms,
Capable d'atteindre le ciel,
Il tombera brûlé par l'Etoile
Qu'on appelle le Soleil,
Et ce sera toujours pareil.


J'éteins la télé, je t'écris, une lettre ;
Je te raconte que je ne peux plus regarder la merde,
Que je n'ai plus de force.
Que je commence sérieusement à boire.
Mais que quand même je ne t'ai pas oublié.
Je te raconte que mon téléphone a sonné que je voulais répondre.
Je me suis habillée, mais pour être plus sûre je me suis dépêchée.
Et je l'ai juste envoyé se promener.
Je lui ai dit que je suis malade et fatiguée.
Et que toute la nuit je n'ai pas dormi.

J'attends ta réponse et je n'ai plus de force.

L'été est fini.

Avec le temps on a de la chance,
Cela fait quatre jours qu'il pleut.
On a dit à la télé que même l'ombre sera chaude.
Mais bref, dans l'ombre où je me trouve,
Pour l'instant il fait sec et chaud, mais j'ai peur…
Les jours passent, le jour on mange et la nuit on boit.
Et à part ça on vit bien même s'il pleut.
Mon magnétophone est cassé,
Je reste dans le silence, mais je ne me plains pas.

J'attends ta réponse et je n'ai plus de force.

L'été est fini.

Dehors il y a des travaux il y a du bruit
Et cela fait cinq ans que le resto est pourri.
Sur la table, un bocal,
Et dans ce bocal, une tulipe,
Et sur la fenêtre, un verre.
Les années passent et la vie sera finie,
Et ça fait cent fois que mon pain tombe du côté du beurre.
Mais peut être un jour,
Mais peut-être une heure, on aura de la chance.

J'attends la réponse et je n'ais plus de force.

Bientôt l'été est fini…


Les toits des maisons tremblent sous le poids du jour,
Le berger céleste garde les nuages,
La ville fusille la nuit avec les plombs de ses lumières,
Mais la nuit est plus forte, son pouvoir est énorme.

A ceux qui vont dormir,
Bon sommeil.
Bonne nuit.

J'ai attendu longtemps ce moment, et il est venu,
Ceux qui se taisent, ont cessé de se taire.
Ceux qui n'ont rien à attendre sont prêts à se mettre en selle,
On ne peut pas les rattraper.

A ceux qui vont dormir,
Bon sommeil.
Bonne nuit.

Les voisins viennent, ils entendent le bruit des sabots,
Qui les empêche de dormir, et qui perturbe leur sommeil.
Ceux qui n'ont rien à attendre, se préparent pour partir.
Ceux qui sont sauvés, sont sauvés.

A ceux qui vont dormir,
Bon sommeil.
Bonne nuit.


Je sais que si c'est la nuit, il doit faire noir …
Si c'est le jour, il y a la lumière,
Depuis toujours c'est comme ça et ça continuera,
C'est la loi …
Les gosses de la rue le savent …
Je sais que l'hiver, il y a de la neige,
Si c'est l'été, il y a du soleil,
Je sais tout ça.
J'espère que les gosses de la rue m'entendent …
Il y a deux couleurs : noir et blanc,
Il y a des tons, il y en a beaucoup,
Mais on s'en fou, de qui est noir et qui est blanc.
Nous, nous sommes les gosses de la rue,
Et sans personne, on trouvera notre couleur.


Montre-moi ceux qui sont sûrs de leur avenir,
Dessine-moi les portraits de ceux qui sont morts sur ce chemin.
Montre-moi celui qui a survécu,
Celui qui va devenir une porte,
Celui qui va devenir une serrure, et celui qui va devenir la clef de cette serrure.

La Terre. Le Ciel.
Entre la Terre et le Ciel, la Guerre !
Et où tu ne serais,
Et ce que tu ne ferais,
Entre la Terre et le Ciel, la Guerre !

Il y a des gens pour qui, existent, le jour et la nuit.
Il y a des gens qui ont des enfants.
Il y a des gens pour lesquels la règle est juste.
Mais quelqu'un deviendra un mur et quelqu'un une épaule,
Sous laquelle le mur tressaillira.

La Terre. Le Ciel.
Entre la Terre et le Ciel, la Guerre !
Et où tu ne serais,
Et ce que tu ne ferais,
Entre la Terre et le Ciel, la Guerre !